Cette enquête quantitative a été réalisée par Verian (ex Kantar Public) pour le LACES (université de Bordeaux) et le GSRL (EPHE-PSL/CNRS) avec le soutien de l'Institut universitaire de France de mai à juillet 2023. Pour ce faire, un échantillon de 1000 jeunes âgés entre 18 et 30 ans, représentatif de la population des 18-30 ans en France, a été interrogé, en ligne, du 14 au 16 juin 2023. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : le genre croisé avec âge, la CSP de la personne de référence et la région de résidence. L’objectif de cette enquête était de mesurer et d’évaluer dans quelle mesure l’inscription ou non des jeunes dans un environnement globalisé a une incidence sur leur positionnement à l’égard de la laïcité française.
Plusieurs enseignements de cette étude sont à retenir :
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- Si la laïcité est un terme connu et compris par 89% des jeunes Français, la définition qu’ils en donnent n’est pas consensuelle. Pour 29% d’entre eux, il s’agit avant tout de mettre toutes les religions sur un pied d’égalité, pour 27%, d’assurer la liberté de conscience des citoyens et pour 22%, de séparer les religions de la sphère politique de l’Etat.
- Un peu plus de deux tiers des jeunes Français pensent que la laïcité devrait évoluer en France. Mais aucun consensus sur les modalités de cette évolution n’émerge : 35% de ceux qui pensent que la laïcité devrait évoluer souhaitent plus de tolérance envers l’expression des identités religieuses, 42% plus de fermeté. De même, 49% de ceux qui veulent que la laïcité évolue voudraient tendre vers plus de coopération entre les institutions publiques et les cultes et 41% vers plus de séparation.
- Ceux qui, subjectivement, se sentent plus à l’aise dans un monde aux frontières ouvertes sont davantage promoteurs de plus de tolérance envers l’expression des identités religieuses : 31% vs 12% parmi ceux qui ne s’y sentent pas à l’aise. Pour autant, cette position ne fait pas consensus, même parmi ceux qui se sentent à l’aise dans un monde aux frontières ouvertes : 32% de ces derniers souhaiteraient davantage de fermeté envers l’expression des identités religieuses.
- En revanche, l’analyse des résultats en fonction de l’indice d’inscription dans la mondialisation (mesuré à partir d’éléments objectifs et construit pour les besoins de l’enquête, à partir des questions du questionnaire) révèle des résultats quelque peu différents. On n’observe en effet pas de réelle corrélation entre cette inscription et le souhait de voir évoluer la pratique de la laïcité : qu’ils soient fortement ou faiblement inscrits dans le processus de la mondialisation les jeunes Français se montrent en effet très partagés sur ce sujet. Tendanciellement, on note toutefois que les plus intégrés au processus de mondialisation demandent plus de fermeté à l’égard de l’expression des identités religieuses (33% vs. 25% des jeunes les moins intégrés à la mondialisation).
- En ce qui concerne le souhait de plus de coopération ou de séparation entre les institutions publiques et les cultes, les conclusions sont proches. A nouveau, les jeunes qui se sentent à l’aise dans un monde aux frontières sont 31% à demander plus de coopération entre les institutions et les cultes, vs 17% de ceux qui ne se sentent pas à l’aise.
- De même, on ne note pas de corrélation forte avec l’indice d’inscription dans la mondialisation. On observe toutefois que plus les jeunes sont inscrits dans la mondialisation, plus ils ont tendance à vouloir davantage de séparation entre les institutions publiques et les cultes (22% parmi ceux faiblement intégrés à la mondialisation vs 34% parmi ceux qui y sont fortement inscrits).
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