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Les émotions françaises à l’heure de la dissolution – Entre deux tours

juillet 2024

Etude pour la Fondation Jean Jaurès et L’Opinion

Laure Salvaing,
Directrice Générale Verian 

Stewart Chau,
Directeur d'Etudes

À la veille du second tour des élections législatives, un triptyque d’émotions moroses traverse la France et s’installe au-dessus de nos tête : indifférence, peur et tristesse sont les trois émotions suscitées par les résultats du premier tour des législatives de dimanche dernier.

Le niveau d’indifférence, souvent exprimé par les Français sur des sujets politiques, semble ici surtout un outil de mise à distance d’un contexte bouleversé, inquiétant pour beaucoup.

La peur, elle, semble bien ancrée tant l’incertitude des temps qui viennent est abyssale. Notons que parmi ces Français qui ont peur, les femmes semblent plus représentées : 5 points au-dessus de la moyenne enregistrée au niveau national, 10 points de plus que les hommes...

La tristesse constitue donc la troisième émotion suscitée par ces premiers résultats des législatives, à égalité avec le sentiment de peur. Selon notre étude, ce sont d’ailleurs les Français les plus âgés qui expriment davantage de tristesse.

Concernant les électeurs du Nouveau Front Populaire, en dépit d’un vent d’espoir qu’avait suscité cette alliance consacrée en un temps record que tous pensaient impossible, c’est surtout un sentiment de honte qui s’exprime au regard des résultats (45 %). Viennent ensuite la peur (38 %) et la tristesse (35 %).

Parmi les électeurs de la Majorité présidentielle, sans surprise, ce sont la tristesse (51 %) et la peur (37 %) qui dominent toutes les émotions.

Enfin, du côté du RN, c’est cette fois-ci l’espoir (46 %) et la satisfaction (49 %) que suscitent ces résultats. La progression du score du RN suscite ainsi un vent d’espoir réel pour ces près de 10 millions de Français qui voient sans doute là, peut-être pas l’assurance d’une vie qui change, mais la certitude d’un bouleversement d’un ordre trop établi, trop peu à leur écoute.

Un dernier point, et non des moindres, concerne les Français abstentionnistes, qui n’ont pas voté dimanche 30 juin. Parmi eux, ce sont le désespoir et la surprise qui dominent après une forte indifférence, plutôt attendue auprès des non-votants. Peu évident de voir dans le désespoir et la surprise des moteurs réels de mobilisation.

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